40 ans après, mai 68 refait surface. Mai 68, ce n'est pas seulement le quartier latin et ses barricades, l'occupation de l'Odéon et de la Sorbonne, le meeting de Charléty ou Boulogne-Billancourt en grève.
J'ai vécu, comme beaucoup, mai 68 ici, à Annecy. Et il s'en est passé des choses ! Jeune instituteur, gréviste, syndiqué au SGEN-CFDT, je me suis rendu au siège de l'Union départementale CFDT, à la Bourse du Travail, pour offrir mes services. Le permanent, Bernard MERMIN, m'a proposé de passer chaque après-midi, de collecter les nouvelles des entreprises et des services publics afin de rédiger un recto-verso d'informations. Il le jugeait d'autant plus nécessaire que les quotidiens avaient cessé de paraître, et que les rumeurs sans fondement proliféraient.
Ainsi est né MINI FLASH, le quotidien du gréviste. Rédigé l'après-midi, dactylographié et tiré à 8 000 exemplaires dans la nuit pour diffusion le lendemain matin dans les entreprises. Les Annéciens ont pris l'habitude de venir en chercher un exemplaire à la Bourse du Travail. 17 numéros verront le jour du 22 mai au 7 juin 1968.
Pour moi, c'est le début d'un engagement syndical interprofessionnel qui me conduira à siéger au bureau de l'UD CFDT de 1968 à 1983 !
Mai 68 va encore faire couler beaucoup d'encre ces temps-ci. Il m'a semblé utile de ressortir de mes archives ce témoignage et de le mettre en ligne.
Les premiers numéros du 22 au 30 mai.