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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 09:18
Mardi 25 mars 2008

Le courage en politique

Elle l'a fait. Pour la première fois, un chef de gouvernement allemand s'est adressé à la Knesset, à Jérusalem. « La Shoah nous emplit de honte », « Allemands et Israéliens sont et seront toujours liés d'une manière particulière »… Angela Merkel, le 18 mars, a prononcé un discours historique. Ce qu'elle voulait, c'était faire preuve d'honnêteté, admettre les responsabilités de son peuple dans l'une des pires tragédies de l'Histoire et sceller officiellement la réconciliation entre les deux peuples. Un exemple de travail de mémoire digne, juste, ouvrant sur l'avenir…

Son courage politique, Angela Merkel en a encore donné la preuve en recevant le dalaï-lama, en septembre dernier. Elle s'était alors attiré les foudres de Pékin. Elle est prête, pourtant, à recommencer, en mai, quand le prix Nobel de la Paix se rendra en Europe, à Londres notamment, où Gordon Brown doit le recevoir. Seule dirigeante occidentale à brandir la menace des sanctions, elle a même prévenu Pékin qu'elle pourrait suspendre sa coopération avec la Chine si la crise tibétaine s'envenimait.

Oui, il faut maintenir la pression sur les autorités chinoises, coupables d'une répression intolérable. On ne peut pas se voiler la face, faire comme si de rien n'était, pendant que l'on tue impunément au Tibet. Je comprends les sportifs qui se sont entraînés durs, souvent toute une vie, pour participer aux Jeux Olympiques. Ils ne veulent pas que l'on mélange sport et politique. Mais l'Olympisme perdra son âme si les jeux se paient au prix de vies humaines, sacrifiées pour honorer les contrats publicitaires de grandes multinationales. Nous devons en finir avec l'hypocrisie. La menace d'un boycott des Jeux maintient toutes les hypothèses ouvertes : elle place les autorités chinoises devant leurs responsabilités.

Jusqu'à maintenant, Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon ont fait preuve d'une indécision inqualifiable. On tergiverse : un jour la France y va, celui d'après on menace de boycotter la cérémonie d'ouverture. Bernard Kouchner, qu'on a connu plus loquace sur ces questions, a finalement admis, le 25 mars, que la répression chinoise était insupportable. Plus de quinze jours après le début des violences ! Là encore, on a connu le gouvernement plus réactif.

Jean Jaurès disait en 1890 : « Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux. » Nicolas Sarkozy, qui s'est plu, il y a quelques mois à citer le fondateur du socialisme français, pourrait non seulement relire ses « classiques », mais appliquer leurs principes au monde d'aujourd'hui.

* * *

De l'autre côté de l'Atlantique, où les primaires démocrates battent leur plein, un autre homme a su, lui aussi, faire preuve d'un courage politique qui pourrait changer le visage de l'Amérique. Dans son discours à Philadelphie sur les liens entre communautés, Barack Obama a analysé les lignes de fracture qui traversent la société américaine. Sans fard, sans hypocrisie, sans simplification. Aux Américains noirs, il a demandé de comprendre les classes moyennes blanches qui se battent pour travailler, qui ont peur de l'avenir et n'ont jamais reçu d'aide de personne pour garantir à leurs enfants une vie confortable. Aux Américains blancs, il a demandé de comprendre la colère et l'amertume des populations noires, encore aujourd'hui poursuivis par le racisme et les inégalités. Une belle leçon de sincérité et de vérité, un bel exemple à méditer…


Ségolène Royal

--

Si vous souhaitez adhérer en ligne à l'association  Désirs  d'avenir :
http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=adhesion 

Si vous souhaitez soutenir l'association Désirs d'avenir :
http://www.desirsdavenir.org/commun/pdf/Don2007.pdf
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4 mars 2008 2 04 /03 /mars /2008 08:28
  
                                    
  ENTRETIEN AVEC  VICTOR HUGO

Vous semblez  vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard  portez-vous sur notre nouveau président  ?

Victor  Hugo : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué,  triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait  la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas.  Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est  que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on  lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid,  audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien  choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout  est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec  effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui  il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne  pouvant créer, il décrète.
 
Derrière cette  folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France,  telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême  ?

Victor  Hugo : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des  besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies  de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette  façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on  mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit  n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose  l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé  que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous,  prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un  puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France  n’y voit plus clair. Voilà un succès.
 
Que penser de  cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de  mener le pays comme on mène une grande entreprise  ?

Victor  Hugo : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la  banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent  si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la  honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi,  vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin  de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un  scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On  court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de  dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme…  C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le  pauvre prince d’industrie.

Et la liberté de la  presse dans tout çà ?

Victor  Hugo (pouffant de rire): Et la  liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de  prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de  tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la  nation, où est-elle ?

_______________________________________

Victor HUGO ne se livre pas à un exercice de voyance, les réponses proviennent de  son ouvrage « Napoléon le Petit », son pamphlet républicain contre Napoléon  III.

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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 14:49
Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, voici la vidéo de Nicolas S. au salon de l'agriculture, que vous pouvez visionner en cliquant sur le lien suivant. Instructif
 
 
Comme vous pourrez le remarquer, il est impossible de mettre des commentaires. Dailymotion a donc si peur ??
 
et pour se consoler, on peut re-re-regarder Anne Roumanoff
 
 
 
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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 13:21

TEMOIGNAGE 

Vous savez tous que j'occupe depuis cette rentrée la fonction de
Principal d'un Collège dit "difficile", classé "Ambition Réussite". 82% des élèves sont issus de catégories socio-professionnelles très défavorisées. Un Collège ghetto, avec ses problèmes quotidiens, et les problèmes de violence dans le quartier.   

 Je suis très fier d'avoir travaillé pendant plusieurs années à Meaux, puis dans la banlieue de Lyon pendant 4 ans, et aujourd'hui ailleurs dans le Rhône. Fier d'être fonctionnaire de la République, d'assumer cette mission de service public tant décriée.  

 

 Ce soir, ma fierté m'a abandonné. J'ai honte. J'ai surtout honte de devoir affronter le regard des professeurs, des surveillants, des partenaires extérieurs, des parents d'élèves et des élèves.  

 

 Vous vous souvenez tous de la promesse de notre président de la République pour ne pas laisser les "orphelins de 16 heures" à la rue ?  

 

 Vous vous souvenez des annonces de M. Darcos, Ministre de l'Education nationale, à propos de la mise en place de l'accompagnement éducatif, ce dispositif devant accueillir tous les collégiens de 16 heures à 18

heures ?  

 

 La circulaire a paru au journal officiel le 13 juillet 2007. Je l'ai découverte en détails au moment même où je prenais mes fonctions au Collège fin août, comme tous mes autres collègues Principaux de Collèges en Education prioritaire (près de 1500 Collèges dans toute la France).  

 

 Je me suis mis en quatre pour mettre en place ce dispositif, car je suis un fonctionnaire responsable. J'ai mis mes opinions de citoyen dans ma poche, et j'ai tout fait pour que ce dispositif soit un succès.  

 

 Je rappelle à tous que cet accompagnement éducatif devait concerner les élèves volontaires, encadrés par des enseignants volontaires.  Sur 365 élèves, j'ai réussi à en convaincre 225: 61,5 % de l'effectif total. La moyenne dans le Rhône tourne autour de 28 %.  

 

 Sur 47 enseignants, j'en ai convaincu 29. Je suis allé solliciter la MJC du quartier pour mettre en place un atelier de danse urbaine. J'ai sollicité le Centre social pour mettre conjointement en place l'aide aux devoirs, 3 fois par semaine. 100 % des élèves de 6ème étaient inscrits à cette dernière action. J'ai sollicité une compagnie artistique pour mettre en place un atelier d'écriture. Les professeurs ont ensuite proposé un atelier de sciences physiques, un club journal des collégiens, une activité escalade, trois groupes de soutien en mathématiques, deux groupes de soutien en français. J'étais en pourparlers avec un club d'échecs et un autre de rugby pour enrichir l'offre.  

 

 J'ai même réussi à débaucher un danseur de la maison de la danse, qui vient de partir pour le cirque du soleil à Las Vegas....  

 

 Tout cela a bien sûr un coût. Vous vous en doutez.  

 

 L'Inspection académique et le Rectorat nous ont transmis courant octobre 2007 une enveloppe d'heures pour les professeurs et les intervenants extérieurs (pour ces derniers, ces heures devaient être transformées en vacations, payées 15 € de l'heure).  

 

 Je disposais de 1476 heures. C'est à partir de cette enveloppe que je n'avais pas demandée que j'ai construit mon offre. J'ai informé les parents d'élèves, et le 12 novembre, les actions se sont mises en place.

L'aide aux devoirs avait commencé dès le 20 septembre. Les élèves étaient pour la plus part d'entre eux très heureux.  

 

 Début décembre, j'ai mis en paiement auprès du Rectorat les heures effectuées en septembre, octobre et novembre: 398 heures.  

 

 Cet après-midi, mardi 29 janvier 2008, réunion officielle à l'Inspection académique. L'inspecteur d'Académie préside la réunion, flanqué de ses deux adjoints et de deux chefs de service. Configuration inhabituelle. Curiosité puis inquiétude.  

 

 L'Inspecteur d'Académie ne le dit pas explicitement, car nous sommes tous soumis au même devoir de réserve. "Le dispositif n'est pas supprimé, mais on a réduit la voilure". On a seulement supprimé les heures pour le faire fonctionner. Au lieu des 1476 heures, je n'en ai plus que 397 pour terminer l'année scolaire. Cela vient directement du Ministère. C'est identique dans toutes les Académies, l'Inspecteur d'Académie nous l'a confirmé, comme s'il voulait nous consoler. Tous mes collègues sont dans la même stupeur (40 Principaux de Collège abasourdis).  

 

 J'ai dépensé 1 heure de plus que ce à quoi j'ai droit. Et les heures effectuées en décembre et en janvier ne sont pour l'instant pas honorées (j'ai compté 221 heures pour ces 2 mois). Je n'en ai plus les moyens.

C'est noble le bénévolat, mais, là, on atteint des limites...  

 

 Concrètement, dès lundi prochain, 4 février 2008, toutes les actions décrites ci-dessus s'arrêteront, faute de moyens. Je ne vous fais pas de dessin.  

 

 Oui, j'ai honte ce soir. Honte pour les élèves. Honte pour les parents d'élèves. Honte pour les profs. Honte pour les partenaires extérieurs. Je ne sais toujours pas comment je vais leur annoncer la chose.  

 

 Merci M. Sarkozy pour vos promesses péremptoires. Merci M. Darcos pour avoir démontré la crédibilité du système éducatif français.  

 

 Bonsoir les amis, vive la République. 

Jacques

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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 18:08
Sgen-CFDT Haute-Savoie

                              Proposition de Sarkozy sur la Shoah : irresponsabilité et courte vue
 
Le Président de la République fait l'actualité en proposant d'individualiser le devoir de mémoire en confiant à chaque élève de CM2  la mémoire d'un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah.
Nul ne conteste la tragédie vécue par chacune des victimes ni la nécessité de se souvenir et de savoir ce que fut l'Holocauste. Mais précisément parce qu'il s'agit de savoir et pas seulement de commémorer, la démarche est inquiétante.
Le devoir de mémoire est tout autant tourné vers les générations futures que vers les générations passées. C'est d'histoire dont nous avons besoin, avec tout ce que cela suppose de mise en perspective, de compréhension collective de ce qui génère la tragédie, mais aussi des réponses apportées notamment au travers de la construction européenne.
Pour humaine qu'elle soit, jamais la compassion ne pourra remplir le rôle de l'histoire.
Enfin et surtout, il faut mesurer les risques que l'on prend à vouloir transférer la culpabilité des générations passées sur les enfants d'aujourd'hui. Plus qu'une aide à la compréhension, l'identification à une victime peut être un véritable traumatisme. Peut-on demander à un enfant de CM2 de porter sur ses épaules un tel fardeau ? Prendre ce risque est une démarche parfaitement irresponsable
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5 février 2008 2 05 /02 /février /2008 17:33
Sauvegardons la laïcité de la République

Les organisations et personnalités signataires rappellent solennellement que, selon l'article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ces quatre termes indissociables définissent des principes qui s'imposent à tous, au premier rang desquels le Président de la République. Or, les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République.
La mise en cause de ce principe constitutionnel indispensable à la paix civile est inacceptable. Depuis 1905, grâce à la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat, la République assure à chaque citoyen la liberté de conscience, garantit sa liberté de croire ou de ne pas croire et de pratiquer le culte de son choix, de n'en pratiquer aucun ou de pouvoir en changer. Elle permet ainsi de vivre ensemble, dans le respect de chacun, quelles que soient ses origines, ses choix philosophiques  ou ses convictions religieuses.
Dans notre République et notre société multiculturelle, la diversité doit être richesse et non source de conflit. Pour cela, la laïcité, assurant l'égalité en droit des citoyens dans le respect des lois de la République, permet à la fois l'expression du pluralisme des convictions et la recherche de valeurs communes pour construire une communauté de destin.
Dans un monde aujourd'hui global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d'accès à l'information et aux connaissances, et où explose la médiatisation  des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité permet l'émancipation de tous en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie, par une démarche rationnelle et critique faisant toute  leur  place au doute, à l'imagination et à la créativité.
C'est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s'opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905. A l'heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles les appellent à promouvoir la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté, l'égalité et la fraternité.

- Conférence des présidents des Cercles Condorcet- Grand Orient de France
- Le chevalier de la Barre- Libre Pensée- Union Rationaliste- Amicale des Partenaires de l'Education, de la Recherche et de la Formation- Comité Laïcité  République- CAEDEL- Europe et Laïcité - Centre d'Entraînement au Méthodes d'Education Active - CEMEA- Conseil National des Associations Familiales Laïques - CNAFAL- Comité National d'Action Laïque - CNAL- CRAP- Cahiers Pédagogiques- Délégué Départementaux de l'Education Nationale- Eclaireuses et Eclaireurs De France- EGALE- Fédération des Conseils de Parents d'Elèves - FCPE- Fédération Générale des Pupilles de l'Enseignement Public- FOEVEN- Francas- Jeunessse au Plein Air- Les Pénéloppes- Ligue de l'enseignement- Ligue des Droits de l'Homme- Mission Laïque- Mouvement Jeunes Femmes- Mouvement pour l'abolition de la prostitution et de la pornographie et de toutes formes de violences sexuelles et discriminations sexistes (MAPP)- Observatoire Chrétien de la Laïcité- OCCE- PRISME- REGARDS de FEMMES
- Solidarité Laïque- SOS Sexisme- UNADFI - Union des Familles Laïques - UFAL
FERC CGT
FSU
-
SGEN-CFDT

SNPDEN
- UNSA- UNEF- UNL- Aetl-UNSA  (Administration et Intendance)- SIEN-UNSA (inspecteurs)- SNAEN CT-UNSA (Agent)- SNAPS-UNSA (Activités physiques et sportives)- SNASEN-UNSA- SNASUPB-FSU- SNCS   UNSA (Chercheurs)- SNMSU - UNSA (Medecins scolaires)- SNPCE-UNSA (Communautés éducatives)- SNPTES - UNSA  Ingénieurs et techniciens Sup- SNUEP-FSU (Professeurs de LP)- SNUPDEN-FSU- SUP Recherche-UNSA- Syndicat de l'Education Populaire-UNSA- Syndicat de l'Enseignement Agricole-UNSA- Syndicat des Enseignants - SE-UNSA- Syndicat des inspecteurs  - SNPI-FSU- Syndicat des  Bibliothèques UNSA- Syndicat National de l'Education Physique - SNEP-FSU- Syndicat National de l'Enseignement Secondaire - SNES-FSU- Syndicat National de l'Enseignement Supérieur - SNESUP-FSU- Syndicat National des Affaires Culturelles - SNAC-FSU- Syndicat National des Infirmières Conseillères de Santé - SNICS-FSU- Syndicat National des Inspecteurs de l'Enseignement agricole - UNSA- Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des écoles et PEGC - SNUIPP-FSU- UNSA-Education

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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 11:33
MediaPart le site : ce sera le 16 mars !
26/01/2008Par
Auteur: 
Edwy Plenel

J – 50. Vous êtes ici sur « MediaPart le projet », et « MediaPart le site », ce sera dans cinquante jours exactement. C'est le dimanche 16 mars qu'à la même adresse, vous découvrirez le véritable site dont ce pré-site annonce la naissance.

Et vous serez surpris, tant le journal indépendant et participatif que nous préparons d'arrache-pied pour le 16 mars n'a pas encore d'équivalent sur la Toile francophone.

Un conseil intéressé : si vous n'êtes pas encore abonné à MediaPart, vous auriez bien tort d'attendre cette date pour adhérer à notre aventure. Tous ceux qui se seront pré-abonnés avant le 16 mars seront en effet récompensés pour cette marque de confiance : leur adhésion pionnière leur vaudra un « bonus » que nous gardons encore secret, juste pour le plaisir du suspense. 

Si l'esprit, mélange de ton et de style, sera bien le même, ce que vous lisez, entendez et voyez sur ce pré-site n'est rien à côté de ce que nous sommes en train d'inventer. Ici, vous ne voyez pour l'instant que la façade d'un immeuble en travaux. Vous découvrez qui entre, ses états de service, accompagnés de quelques mises en jambe et de divers exercices qui laissent entrevoir ce que ce sera quand on passera enfin aux choses sérieuses. Toutefois, tant notre impatience est aussi grande que la vôtre, nous mettrons en ligne prochainement des enquêtes approfondies sur certains sujets de grande actualité (notamment économiques et financiers) afin d'illustrer ce journalisme d'investigation que MediaPart entend défendre et promouvoir. L'équipe n'est pas encore au complet et, d'ici le lancement, vous ferez de nouvelles connaissances qui, venus de journaux différents, compléteront la diversité des itinéraires et des expériences, des générations et des curiosités, qui est déjà l'une des originalités de MediaPart. 

Alliance entre journalistes et intellectuels

Sur ce pré-site, vous croisez aussi celles (pas assez de celles, c'est certain !) et ceux qui nous font des visites de solidarité parce que notre aventure ne les laisse pas indifférents face à la crise démocratique et économique de l'information en France. Nous avons d'abord fait le choix, contesté par certains d'entre vous, de solliciter des politiques. Sans doute parce que nous nous sentons assez forts et libres pour ne pas vivre ces soutiens comme une aliénation. Surtout, parce qu'à MediaPart, nous prenons encore au sérieux la politique, ses enjeux et ses acteurs, avec la conviction qu'elle n'est pas la propriété de ses professionnels mais de tous les citoyens, au jour le jour. Dans les semaines à venir, ce sera de plus en plus le tour d'autres acteurs de notre vie collective, créateurs, artistes, universitaires, écrivains, etc. L'une des ambitions de MediaPart, sur laquelle je reviendrai dans une prochaine contribution, c'est en effet de nouer une nouvelle alliance entre journalistes et intellectuels, au sens large de ce mot, afin que savoirs et connaissances contribuent à nous rendre plus lucides et plus pertinents sur le présent du monde.

Bref, derrière cette façade du pré-site, nous ne cessons de travailler au site en gestation. Avec notre partenaire, l'agence informatique La Netscouade animée par Benoît Thieulin, nous avons pensé, défini, puis dessiné le journal que nous vous promettons. Un journal qui, vous le découvrirez, sera aussi fait de vos journaux, multiples et divers – à condition évidemment que vous soyez abonnés. Nous voici entrés dans la dernière ligne droite : presque tous les arbitrages ont été rendus, c'est maintenant le temps (long et minutieux) des gabarits, des codes et des formats, des tests et des réglages. Parallèlement, la rédaction de MediaPart s'est organisée en ateliers pour réfléchir aux nouveaux modes de traitements de l'actualité qu'elle entend inventer. L'un de nos soucis prioritaires est de faire tomber ces barrières, sociales, culturelles et spatiales, qui enferment l'information nationale dans un petit monde trop parisien, trop privilégié, trop lointain.

A la fois votre journal et votre club

Ce samedi 26 janvier, l'équipe a tenu un séminaire toute la journée pour mutualiser ses réflexions, partager ses idées, soulever questions, objections et difficultés. L'essentiel du débat a porté sur ce que vous ne voyez pas ici et qui vous concerne au premier chef : vos propres contributions, à vous abonnés de MediaPart, qui vont bien au-delà des commentaires ordinairement concédés aux internautes. Vos contributions, articles, blogs et alertes, sur un site qui sera à la fois votre journal et votre club. Votre journal, c'est-à-dire le site auquel vous faites confiance pour la qualité, la pertinence, la hiérarchie et l'exclusivité de ses informations. Votre club, c'est-à-dire le site où vous vous installez en confiance pour échanger, discuter, réfléchir, apprendre et communiquer dans une conversation entre citoyens libres et responsables, partageant une même exigence démocratique.

Enfin, lundi 28 janvier, nous officialiserons notre première augmentation du capital, avec une réunion de nos actionnaires qui désignera le conseil de direction de MediaPart. Le lendemain, nous vous présenterons en détail ses membres et notre actionnariat, ainsi que les principes qui, du point de vue de son financement, font de votre journal l'exact contraire de la presse d'industrie qui aujourd'hui domine le paysage médiatique. 

Dire non en agissant et oui en résistant

La liberté de l'information n'est pas la liberté des journalistes. C'est la liberté de tous les citoyens dont les journalistes ne sont que les relais, les médiateurs ou les passeurs. Forts de cette conviction, nous continuons de vous appeler à ne pas attendre le dimanche 16 mars pour vous abonner. Parce que nous pensons que vous n'êtes pas de simples consommateurs blasés, attendant de juger et de soupeser le simple « produit » que serait notre site quand il sera en vente à l'étalage. Parce que nous croyons que vous êtes, comme nous, des citoyens conscients que préoccupe la situation de l'information en France, sa normalisation économique, sa banalisation éditoriale.

MediaPart n'est apparemment qu'un journal, mais c'est aussi plus qu'un journal : un sursaut, un refus, un mouvement. Une façon de dire non en agissant et une façon de dire oui en résistant. Non à la fatalité qui livrerait l'information aux principaux acteurs de l'oligarchie financière française. Oui à l'invention d'une presse libre et nouvelle, sans lourdeurs ni dépendances, sans corporatisme ni élitisme, sans censure ni autocensure. C'est ce mouvement que nous vous appelons à rejoindre, dès maintenant, en vous abonnant à MediaPart. Et, si vous l'êtes déjà, en faisant s'abonner cinq de vos proches, amis et relations, d'ici le dimanche 16 mars. 

Parce que MediaPart, ce sera le MediàPart, le MediaParticipatif, le MediaParticulier, le MediaPartenaire, le MediàPartager et le MediaPartagé… Surtout, n'hésitez pas à poursuivre cette déclinaison en forme d'inventaire à la Prévert et à nous faire connaître vos trouvailles !

(Photos de l'équipe: Jordan Pouille)
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31 janvier 2008 4 31 /01 /janvier /2008 10:08
Selon le sondage TNS SOFRES pour le FIG MAG, le président perd 8 points avec 41 % de satisfaits et gagne 7 points chez les mécontents avec 55 %.
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29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 18:06
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 09:50
Sur la tactique Fabius-Emmanuelli
(à propos du Congrès de Versailles relatif au traité de Lisbonne)
Un correspondant, jseb, sur mon forum, revient sur le débat lancé parallèlement sur mon blog et celui de Politis à propos de la tactique prônée par Fabius, Emmanuelli et autres, afin de « forcer un référendum sur le TME » en votant Non à la modification de la constitution française. Les questions de jseb sont suffisamment importantes pour que je consacre à lui répondre un article spécial.

Je voudrais d’abord rappeler que les Verts sont pour un referendum. Ils étaient même pour un referendum européen, mais cette option est tombée par la ratification hongroise. Notre objectif suivant est donc le referendum français, où nous voterons Oui (et pensons l’emporter). Pour obtenir ce referendum, le groupe Verts-Communistes a déposé une proposition à l’Assemblée nationale, et le PS le votera. Mais la gauche n’y est pas majoritaire.

Vous me demandez si la tactique de Fabius-Emmanuelli (rejeter en Congrès la modification de la constitution française, ce qui ne demande qu’un minorité de blocage de 2/5 des exprimés), n’est pas une bonne tactique pour parvenir à un referendum, quitte à s’apparenter à du chantage.

A. Il y a trois niveaux de questions dans une « tactique ».

1. Est-elle possible (peut-on la mettre en œuvre) ?

2. Est-elle efficace (obtient–elle le résultat qu’elle s’assigne) ?

3. Est-elle « digne », c’est-à-dire ne nous place-t-elle pas dans une situation où le discrédit moral (« l’effet de réputation », pour ceux qui sont purement pragmatiques ou cyniques, et « l’estime de soi », pour ceux qui croient à des valeurs telles que l’honnêteté) est plus coûteux stratégiquement que le gain immédiat ?

1. Dans le cas qui nous préoccupe, sur le point 1, une chose est sûre : le Conseil constitutionnel a tranché, il faut modifier la constitution française en Congrès à Versailles par 3/5 des voix, préalablement à toute éventuelle ratification du TME , sur des points assez mineurs mais que nous pourrions examiner une autre fois. Il serait donc inconstitutionnel de déposer un projet de loi (« La France ratifie le traité de Lisbonne »), devant le peuple ou devant le Parlement, alors que le Conseil constitutionnel a déjà rendu l’arrêt qu’en l’état de la constitution, non, ce traité n’est pas ratifiable. S’il ne l’avait pas fait, il en irait autrement, mais il y a une procédure constitutionnelle qui impose l’ordre des consultations. C’est cet ordre qu’a suivi notre pays pour chacun des traités qui lui étaient soumis et qui modifiaient le fonctionnement de ses institutions ou ses bases jurisprudentielles (Maastricht, Nice, TCE,…), et cela, que la ratification envisagée soit référendaire (Maastricht, TCE) ou parlementaire (Nice). Commettre sciemment un acte inconstitutionnel, tel qu’organiser un referendum sur une ratification inconstitutionnelle, serait un coup d’Etat.

La tactique Fabius –Emmanuelli est donc possible : barrer la route au TME au niveau même du Congrès , et pour cela il leur faut une simple minorité de blocage (deux cinquième, soit 40 %) au lieu d’une majorité absolue qu’ils n’ont pas. Mais c’est un Non au referendum (la question n’a plus le droit d’être posée), qui par ricochet implique un « oui à en rester Masstricht et Nice », ce qui est leur position constante depuis 1992 et 2000.

Votre idée de ratifier d’abord et de modifier la constitution ensuite est intenable dans un Etat de droit. On peut à la rigueur imaginer un referendum à deux questions, mais je ne sais pas ce que le Conseil constitutionnel en penserait. « Dépouiller d’abord la première question, et si la réponse est Oui, dépouiller la seconde ? » Je pense qu’il imposerait deux referendum à des dates séparées, par exemple une semaine d’intervalle.

2. Voyons le point 2. Si donc le Non l’emportait en Congrès à Versailles (il suffit de 40 % des voix, comme le soulignait avec gourmandise Mélanchon le soir du second tour des législatives), la question serait close. La France ne peut pas ratifier, donc pas de referendum ni de vote parlementaire. Le traité de Lisbonne tombe comme le TCE. Les Français n’auront pas été consultés, 2/5 des congressistes à Versailles aura empêché une majorité potentielle du peuple, ou une majorité potentielle d’élus, de débattre du TME et de répondre Oui ou Non. La France, ayant pour la seconde fois fait échouer un accord négocié à 27 après avoir participé aux négociations et donné sa signature, il n’y aura plus de nouvelle tentative de traité avant longtemps. Ces 40 % de Versaillais auront donc, de fait, voté pour un demi-milliard d’humains : on en reste à Maastricht-Nice.

Si Emmanuelli et Fabius convainquent 2/5 des congressistes, leur tactique est donc efficace. Elle réalise les buts de Fabius et d’Emmanuelli, elle satisfait le social–libéralisme de Fabius (Fabius s’est toujours appuyé sur l’absence d’harmonisation en Europe pour faire baisser les standards en France, par exemple en matière fiscale, sociale ou environnementale, cf. mon livre « Reconstruire l’espérance. Leçons de la majorité plurielle ») et le national productivisme d’Emmanuelli.

S’ils perdent, elle est efficace aussi. Certes, si la constitution est modifiée, le TME est votable. Si Sarkozy décide un referendum (pour surfer sur le discrédit passager de la gauche et achever de la fracasser à la veille des municipales), ils pourront dire à leurs partisans que c’est « grâce à eux » (pourquoi pas ?) et, si Sarkozy choisit la voie parlementaire, ils pourront dire qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu pour s’y opposer.

3. Reste le troisième aspect. Emmanuelli et Fabius auront gagné (s’ils gagnent 40% à Versailles) en faisant miroiter aux gens de gauche et aux écologistes « On se bat pour que vous ayez un referendum et alors le peuple souverain pourra décider : c’est Oui ou c’est Non », mais on s’apercevra le lendemain de Versailles qu’ils se seront arrangés pour empêcher le referendum et auront de facto voté Non au TME, en réunissant 40% des exprimés d’un parlement national, pour 500 millions d’Européens.

De plus, les personnes sensées finiront bien par s’apercevoir aussi un jour que les « maux de l’Europe » sont ceux de l’Europe en vigueur (pas celle du TCE ni du TME qui n’auront jamais vu le jour) et que donc les responsables en sont ceux qui auront écrit, voulu, voté et fait voter Maastricht et Nice et se seront battus par deux fois victorieusement pour garder ces traités actuels : Fabius et consorts.

Le discrédit de l’ensemble de la gauche devant ce double mensonge sera irréversible et durable. Plus personne ne croira dans les idées d’engagement, de valeurs, d’honnêteté dans la bouche d’un politicien. Les élections deviendront une simple star-ac, comme elles le sont depuis longtemps aux USA et comme Sarkozy essaie de l’imposer en France.

B. Vous m’objectez : mais Sarkozy peut avoir peur du « chantage » de Fabius et Emmanuelli.

Faire chanter consiste à obliger quelqu’un à accepter quelque chose qui lui répugne en le menaçant d’une chose qui le terrorise. « Tu couches avec moi ou j’égorge ou brise la carrière de ton enfant », « Vous nous donnez une zone de détente ou nous ne libérons pas Ingrid Betancourt », « Vous nous donnez le secrétariat national ou les Verts n’auront pas de direction à l’issue de leur Congres », etc…

Que vous puissiez dans un texte public évoquer l’idée que le chantage puisse être une tactique légitime pour des forces progressistes est un signe d’époque dont vous n’êtes évidemment pas responsable. Vous semblez toutefois en sous-estimer le coût politique. Enfin, examinons l’efficacité de ce chantage.

1. D’abord, vous semblez croire que Sarko tient à passer de Masstricht-Nice au TME, qu’il y tient « comme à son enfant ». J’ai toujours expliqué dans mon blog le contraire. Sarko n’a rien dit pour le Oui au TCE (il s’est contenté de vitupérer la Turquie, ce qui était un des arguments de Fabius pour le Non), il a voulu un « mini traité » et le club des Amis de la Constitution (Merkel, Prodi et Zapatero) lui a fait avaler ce maxi-traité. Celui-ci rétablit 80% du TCE (sauf pour Tony Blair, que Sarkozy invite à la foire de l’UMP faire son numéro de dénonciation des Droits fondamentaux).

2. Supposons donc que Sarkozy ne cède pas au chantage. Si Fabius-Emmanuelli sont battus à Versailles (ce qui est quand même le plus probable), il triomphera à bon compte. S’ils l’emportent à Versailles, il pourra dire au lendemain de Versailles : « Françaises et Français, c’est fini, ni vous ni vos représentants ne voterez sur le projet de TME, l’Europe est définitivement paralysée, et cela non par la faute de la France, qui par mon engagement aura tout tenté pour désembourber l’Europe, mais d’une poignée de Versaillais. Voilà ce que c’est, la gauche qui ne m’a pas encore rejoint. Tenez en compte aux prochaines municipales ».

Je pense que c’est ce qu’il fera. Il passera outre au chantage, obtiendra ou non les 3/5 des voix à Versailles et emmagasinera au passage le discrédit que la simple tentative de chantage attirera à la gauche, et ne serait pas si mécontent d’en rester à Maastricht-Nice, tout en ayant gagné la stature internationale de l’homme d’Etat qui aura tout fait pour qu’il en soit autrement.

3. Supposons maintenant que Sarkozy cède « pour sauver son enfant » et accepte de passer par « l’humiliation » d’un referendum, qu’il annoncera quelques jours avant le vote à Versailles, de toute façon nécessaire.

Que feront Fabius et Emmanuelli ? Ils se précipiteront dans les médias et annonceront : « Nous étions contre le changement de constitution, mais ce n’était qu’un moyen de chantage. Maintenant notre chantage a gagné. Il y aura un referendum. Mais comme nous voulons barrer la route au traité de Lisbonne, nous maintenons notre Non » ?

Ou bien diront-ils « Nous sommes bien obligés de voter Oui à la modification de la constitution française, sinon il n’y aura pas de referendum, mais en fait nous sommes contre le TME, donc contre cette mofication de la constitution » ?

Qu’ils votent Oui ou Non à Versailles, ils seront tellement isolés dans leur argumentation intenable que le referendum aura vraisemblablement lieu. Or ils auront passé leur temps à expliquer que le TME, c’est comme le TCE, et qu’il faut donc tout mettre en œuvre (même les ruses tactiques consistant à bloquer un referendum par 2/5 des congressistes) pour en éviter l’adoption du TME « puisque les Français ont voté non en 2005 ». Les Français, qui ont voté Sarkozy et UMP en 2007 ne pourront, au nom de ce raisonnement, que voter Sarkozy-UMP aux municipales de 2008 et peut être en 2012.

De toute façon, Emmanuelli et Fabius auront mis la gauche dans un tel état de division et d’exécration que les municipales seront perdues.

Seul aspect positif : Sarkozy remportera haut la main un referendum qu’il présentera comme « le sien », mais dont quelques uns en France savent qu’il entérine un traité rédigé par Merkel et Zapatero, qui est un progrès par rapport à Maastricht-Nice.

Finalement, je pense que Sarkozy souhaite voir Fabius-Emmanuelli l’emporter au PS et il n’aura plus qu’à choisir entre les options B2 et B3. Mon appréciation est qu’il choisira B2 (c’est sa tendance bagarreuse) mais se tirerait fort bien de B3.

À noter :

Annexe constitutionnelle.
Pour vous éviter un surfage inutile, j’ai rassemblé ici les éléments utiles.
1. Sur la procédure constitutionnelle de ratification des traités par referendum :
Constitution française :
Art. 11. - Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.
Art. 54. - Si le Conseil Constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier Ministre, par le Président de l’une ou l’autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs , a déclaré qu’un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l’autorisation de ratifier ou d’approuver l’engagement international en cause ne peut intervenir qu’après révision de la Constitution.
Art. 62. - Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application. Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
C’est le B-A BA de la "hiérarchie des normes". Dans le cas du refendum sur le TCE , le Congrès avait donc dû modifier la Constitution française, c’est pourquoi on y lit à présent :
Art. 88-1. - La République participe aux Communautés européennes et à l’Union européenne, constituées d’Etats qui ont choisi librement, en vertu des traités qui les ont instituées, d’exercer en commun certaines de leurs compétences. Elle peut participer à l’Union européenne dans les conditions prévues par le traité établissant une Constitution pour l’Europe signé le 29 octobre 2004.
2. La décision du Conseil constitutionnel du 20 décembre 2007
La précision loufoque de l’article 88-1 fait que même si le Traité de Lisbonne avait été identique au TCE (ce qui n’est pas le cas), il nécessitait un rééxamen par le Conseil constitutionnel et il faudra, au moins sur la date, réviser l’article 88-1 avant toute ratification, référendaire ou parlementaire.
Le CC a a donc examiné et conclut, sans recours :
D É C I D E : Article premier.- L’autorisation de ratifier le traité modifiant le traité sur l’Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne ne peut intervenir qu’après révision de la Constitution.

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