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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 11:24
Article de l’Hebdo des Savoie  - Vendredi 26 octobre 2007
 RUMILLY – Nuages chinois sur Téfal
Le projet de rachat d’un concurrent chinois par le Groupe Seb, propriétaire de Téfal, n’avance pas aussi vite que prévu. L’évolution du dossier inquiète le personnel, qui profite de la campagne des élections professionnelles pour faire le plein d’informations. Les plus récentes ne sont pas bonnes. Le prix d’achat des actions chinoises a été revu à la hausse et le cours des matières premières s’envole.
La semaine dernière, la réunion d’information organisée par la CGT à l’attention des salariés de Téfal a fait le plein. A quelques semaines des élections  professionnelles, les sujets de discussion ne manquent pas (Hebdo des Savoie du 5 octobre) mais c’est visiblement à l’avenir de leur usine que les salariés s’intéressent le plus désormais.
En août 2006, l’annonce du projet du groupe Seb, propriétaire de Téfal, d’acheter son concurrent chinois Supor avait semé le trouble. Un an après, les négociations n’ont toujours pas abouti. Les informations publiées par le récent rapport d’activité semestrielle de Seb n’inspirent guère à l’optimisme dans les rangs des salariés.Quelles conséquences pour l’emploi ?
« En annonçant sa volonté d’acheter son concurrent, le groupe Seb a fait monter le cours de l’action. Du coup, la famille propriétaire a revu son offre à la hausse » expliquent les responsables de la CGT Téfal. Le surcoût serait de l’ordre de 100 millions d’euros. S’inquiétant de la tournure que prennent les négociations, la CGT s’étonne que les dirigeants du groupe ne modifient pas leur stratégie. « Des agents de Téfal vont en Chine pour préparer des transferts alors que le site de la Rizière enregistre de réelles baisses d’activité. Jusque là, il y avait toujours eu une production soutenue ».
 
Un temps, les salariés ont espéré que leurs dirigeants reverraient le calendrier de l’acquisition. « Le pire, c’est que le groupe Seb se conduit comme s’il était propriétaire de Supor. Le savoir-faire est déjà parti là-bas, alors que le groupe n’est pas majoritaire. Cette acquisition aura certainement des conséquences sur la santé financière de l’entreprise et sur l’emploi en Europe » estiment les syndicalistes. Et la CGT de citer l’exemple américain, où la filiale T-Fal vient de fermer un atelier de production. « Il y a de quoi se faire du souci, même si la direction assure que l’achat de Supor doit permettre de progresser sur le marché chinois.
Si c’est vraiment comme ça que ça devait se passer d’accord, mais ce serait étonnant. En fermant un atelier de fabrication aux Etats-Unis, Seb donne un élément négatif, de sa stratégie future ».
L’entreprise française a déjà recours au « sourcing » en Chine. Ce terme technique pour éviter de dire « importations » ou « fabrication délocalisée », concerne déjà des accessoires, comme des fourchettes à appareils à fondue ou les cordons d’alimentation électrique, mais aussi la matière première.
Lors de la réunion d’information des salariés, il a beaucoup été question des disques en aluminium servant à fabriquer des poêles à Rumilly. Le sujet n’est pas nouveau.
A la fin du mois d’octobre 2006, puis en novembre, les ateliers « émaillerie » de Téfal avaient cessé toute activité pendant quatre jours faute de matière première. Cette fois, le métal est là, mais poserait des problèmes de mise en œuvre et d’odeur. « L’aluminium vient de Chine. Quand Seb sera propriétaire de Supor, qu’adviendra-t-il le jour où il y aura pénurie ? Faudra-t-il livrer les ateliers de Rumilly ou les Chinois ? » interroge la CGT.
Patrick Plaisance
 
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